PECHE DE LA DORADE GRISE OU GRISET
En sortant du confinement, allons traquer les daurades grises !
La pêche à soutenir est une pêche aux appâts naturels que l’on pratique en bateau ancré et qui permet de toucher une diversité d’espèces bien plus importante que la pêche aux leurres : daurade grise et royale, sar, rouget, congre, raie, bar, lieu jaune, tacaud ou encore maquereau et maigre…
Gardons cependant en tête que ces poissons n’ont pas tous le même régime alimentaire, la même façon de prédater et ne vivent pas tous sur le même type de fond. Certains comme la daurade grise aiment à vivre sur des fonds de gravière, d’autres comme le congre préfèreront un fond rocheux tandis que la raie préfèrera un fond sableux. L’art de la pêche à soutenir, c’est donc de maîtriser les habitudes les plus subtiles de chaque espèce, en ajoutant des atouts techniques parfois improbables, afin de cibler l’espèce que l’on veut pêcher.
La saison démarre
La saison de la daurade grise commence. La fin du confinement va probablement motiver de nombreux pêcheurs à aller traquer ce poisson au petit large des côtes Française. Tout ce temps passé à la maison nous a permis de préparer notre matériel, faire le tri dans nos affaires et donc d’être plus prêt que jamais à retourner sur l’eau. Pour autant, il n’est pas nécessaire d’aller à la pêche avec tout le matériel que l’on a retrouvé dans nos garages… Intéressons-nous au matériel qu’il faudra penser à emmener lors d’une session de pêche à la daurade grise. Pour traquer la daurade grise à soutenir, l’utilisation d’une canne à buscles est recommandée. D’abord parce qu’elle permet de bien distinguer les touches de poisson, mais aussi parce que ce type de canne est particulièrement polyvalent en raison de la possibilité d’adapter le scion de celle-ci en fonction du poisson visé. Pour schématiser, nous utiliserons un scion souple pour pêcher la daurade et un buscle plus fort pour pêcher le congre ou la raie, par exemple. Pour pêcher la daurade, et plus généralement pour pêcher à soutenir, je vous conseillerai l’utilisation d’une canne puissante à emmanchements, type Scuderia de chez Sunset, par exemple.
On peut y mettre jusqu’à 500 grammes de plombs pour pêcher à l’aplomb du bateau lorsqu’il y a du courant et lancer jusqu’à 350 grammes. La Scuderia est une canne qui existe en 3, 3,5 et 4 mètres. Pour ma part, j’utilise une canne de 4 mètres, mais pour un pêcheur qui n’aurait pas l’habitude d’utiliser de genre de grande canne, opter plutôt pour une canne d’environ trois mètres sera certainement le meilleur choix. Il est également possible de commencer avec une canne type Daurada de chez Sunset qui sont disponibles dans des longueurs plus modestes.
La taille du moulinet qui équipera cette canne dépendra de la longueur de celle-ci, afin d’équilibrer au mieux l’ensemble. Dans tous les cas, un moulinet précis avec frein micrométrique et doté d’une bonne contenance, 300 m en 30/100, est optimal. A la bobine d’origine remplie de Nylon, vous en rajouterez une seconde pour de la tresse. La première garnie en nylon sera principalement utilisée lorsque le courant est faible. A l’inverse, par courant fort, on préférera la tresse qui de par sa finesse aura nettement moins de prises dans les mouvements d’eau et permettra d’alléger la plombée qui peut varier entre 80 et 200 grammes, en fonction du courant et la profondeur.
Les empiles par faible courant et des trainards par grand courant.
Pour viser spécifiquement la daurade, le montage le plus adapté est celui à empiles car il s’agit d’un poisson qui peut monter jusqu’à plusieurs mètres au-dessus du fond. D ‘ailleurs, en cours de pêche, il suffit de jeter un petit coup d’œil sur l’écran du sondeur pour le constater. Le montage est facile à fabriquer et très pratique. Les empiles peuvent aller de 30 à 80 centimètres de longueur. Pour les confectionner, j’utilise du nylon en 35/100, du fluoro carbone en 25/100 et 30/100, des hameçons droit à hampe courte en numéro 4 et 6, des roto perles et des micro perles en 35/100. Néanmoins, lorsque le courant est fort, un montage type trainard sera beaucoup plus performant qu’un montage à empile.
Faire venir le poisson est une chose, le faire mordre en est une autre !
Comme dans toutes les pêches aux appâts, soigner l’eschage est un principe de base à respecter en toutes circonstances. La préparation des appâts demande du temps et de la concentration. Pour la daurade, l’emploi des encornets, des chipirons, des sardines et des maquereaux est tout à fait recommandé. Afin de soigner leur présentation, j’utilise du fil élastique pour certains appâts qui peuvent être relativement fragiles comme la sardine ou le maquereau, par exemple. Pour ce qui est du maquereau, je commence par tirer les filets avant de les couper dans la largeur afin qu’ils fassent entre un et deux centimètres de largeur pour environ cinq à six centimètres de longueur. Concernant la sardine, je tire les deux filets, puis je les recoupe dans la largeur. Une sardine permet ainsi d’escher quatre hameçons. Les chipirons, quant à eux, sont relativement facile à escher. Il suffit de piquer une première fois sur la pointe du chipiron, une deuxième fois au niveau du milieu avant d’enfiler sa tête le long de l’hameçon, comme un ver. Pour les encornets, la préparation est plus longue. Je commence d’abord par dégager le blanc de l’encornet puis, avant de couper le blanc en lamelles, je ramollie le blanc de l’encornet à l’aider d’un marteau attendrisseur de manière à faire ressortir le goût et dégager l’odeur de celui-ci.
Quant à l’eschage je n’hésite pas à mettre deux, trois, voire quatre lamelles sur l’hameçon. En action de pêche, une fois votre bas de ligne en place au fond de l’eau, n’hésitez pas à faire de grandes et lentes tirées de toute la longueur de la canne, puis laissez retomber votre bas de ligne au fond. Cette action permet d’attirer l’attention du poisson, de soulever à l’aide du plomb un petit peu de sédiments présent sur le font et ainsi de provoquer le poisson. C’est une des différentes façons de déclencher la touche ! Lorsque le poisson est peu présent et que les touches sont espacées, n’hésitez pas à lancer loin derrière le bateau, puis sur les côtés. Une fois le fond atteint, ramenez ensuite votre bas de ligne jusqu’à vous en effectuant d’amples tirées. Lorsque le poisson n’est pas réellement sur les effluves de la strouille, il vous faut le traquer ! Voilà donc une pêche qui conviendra tout autant aux débutants qu’aux pêcheurs confirmés tant elle peut s’avérer technique et ludique. Attention cependant, ce technique requiert néanmoins un minimum d’organisation et de rigueur. Mais si l’on respecte certains schémas, à vous les doublés et triplés de daurades !
Texte et photos : Simon Elgrishi
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